En attendant

En attendant de pouvoir finir mon billet sur mon retour de Paris Web 2012, une réflexion dans le vague suite à plusieurs discussions avec des auditeurs et orateurs. Alors que les deux mondes œuvrent pour le même client, la communication et les interactions entre le front (design&dev) et le back (prod) est toujours aussi difficile. "Cela marche sur mon poste" et "Cela vient de ton code" font partie des récriminations les plus courantes quand il y a un problème sur une application. La structure habituelle d'un projet n'aide jamais à améliorer cet état de fait alors que les deux parties gagneraient à comprendre ce que fait l'autre.

Sans le code, le serveur ne sert pas à grand chose et sans le serveur, le code n'est qu'un amas de fichiers. "Galériens du back et soutiers du front, tous dans le même bateau", cela ferait un beau sujet de conférence...

Le port de l'angoisse

A moins de trois semaines de l'évènement, j'avoue avoir encore du mal à l'appréhender. Depuis décembre 2011, je suis dans l'équipe. J'essaie, autant que faire se peut, de contribuer au projet. Et par rapport à mes expériences précédentes dans l'évènementiel, c'est un gros changement:

  • Sans filet: autant au FJV, nous n'étions que "standiste" avec l'organisation principale en dernier recours; ici c'est sans filet: le commissariat c'est nous.
  • Une équipe plus réduite: JOL, ce sont environ 500 personnes dans le staff, il y a donc un bon vivier de volontaires pour animer le stand. Ici, nous sommes "seulement" 18.
  • Moins de goodies: les taxis nous ont maudit les veilles de FJV quand nous leur apportions plus de cent kilos de goodies en tout genre et souvent plus fragiles les uns que les autres.
  • Et surtout un travail en amont beaucoup plus important pour PW.

Je m'arroge donc le droit d'angoisser. Et fortement.

Result: passed

![Certificat ITIL v3] Après un mois d'attente, les résultats sont enfin tombés et j'ai eu la joie d'apprendre que je suis certifié ITIL v3 Foundation. Sur ce coup-là, je ne suis pas peu fier de l'avoir réussi. Au sortir de la session d'examen, je n'en menais pas large. Mais il faut croire que j'ai bien compris et surtout répondu car mon score a été de 83% de taux de réussite. Maintenant, reste à tirer profit de ce nouvel acquis. Par exemple, pourquoi ne pas tenter de faire de la formation sur ce sujet...

Pirate malgré moi

Posons les bases, je suis un gros lecteur. Dans les périodes fastes, je suis capable de lire entre trois et quatre bouquins en une semaine, du simple fascicule au pavé de mille pages. L'espace disponible pour stocker tous ces livres n'étant pas extensible, je me suis fait offrir une liseuse électronique. Avec cet appareil, je cumule plusieurs avantages: stockage simplifié et qualité de lecture proche d'un vrai livre, sans parler du coût souvent réduit du livre électronique.

Et comme cette liseuse est compatible ePub, je pouvais me fournir dans la plupart des librairies sur internet. Je pouvais.

J'aime bien lire les dernières nouveautés SF en anglais. Mais, depuis fin novembre, je ne peux plus; en tout cas légalement.

Il faut dire, qu'en France, nous sommes un peu en retard sur le numérique. On a de bonnes initiatives comme la plate-forme unique de publication/distribution, mais les éditeurs ne sont pas, pour la grande majorité, encore passés par la case numérique en parallèle de la case papier. De plus, les éditeurs spécialisés en SF sont assez peu nombreux et n'ont pas un volume de publication très important.

C'est pourquoi je me suis tourné vers les librairies anglaises. Entre le choix important, le prix inférieur aux imports, la qualité des fichiers et le support de la plupart des liseuses, j'avais trouvé mon bonheur. Seulement, fin novembre, mes deux dealers préférés - n'ayons pas peur de le dire - m'ont envoyé un joli mail me prévenant de l'arrêt des ventes de livres électroniques hors du Royaume-Uni; cela pour des raisons de contrats avec les éditeurs.

Je me retrouve, et je ne suis pas le seul, dans la position où, chez le même libraire, je peux acheter la version papier sans aucun problème mais la version numérique m'est refusée car je ne réside pas en Angleterre. Techniquement, il me serait très facile de contourner ce refus. Un VPN, un proxy et une fausse adresse à Londres me suffiraient pour continuer à acheter, mais cela me gène.

Une rapide discussion avec Maître Eolas sur la libre circulation des biens en Europe me fait penser à une triste manoeuvre de la part des éditeurs pour se faire de l'argent. La différence de 50% en moyenne entre les prix des deux éditions est autant qui ne vient pas dans leur poche. De plus, avec la multiplication des appareils capable de lire des ePub, ce "manque à gagner" s'accroît.

Autant sur une traduction, je peux comprendre la mise en place de restrictions. Les coûts d'acquisition et de traduction étant souvent importants, les éditeurs peuvent chercher à rentabiliser leurs investissements. Mais quid des versions originales? Quel intérêt ont les éditeurs à restreindre la diffusion d'oeuvres alors que les lecteurs étrangers peuvent être des prescripteurs pour la vente de la traduction dans leur pays d'origine. Je n'aurai jamais conseillé certains livres dans leur version française si je ne les avais pas lu avant en anglais.

Un modèle s'esquisse qui ressemble très fortement à celui qui a été mis en place sur la musique et la vidéo. Comme elles, on me laisse acheter l'exemplaire physique au prix fort mais la version numérique m'est refusée.

Comme la musique et la vidéo, si je veux pouvoir lire sans contraintes, je dois pirater. Et, pour le moment, je me refuse à le faire.